Gérard Siémons (1924-2021) : Notre ami, doyen des collagistes, nous a quitté.

Gérard Sièmons est né à Paris le 20 janvier 1924, neuf mois avant qu’André Breton ne publie le premier Manifeste du surréalisme, qui inspirera des générations d’artistes, dont Gérard. Ingénieur autodidacte, durant une carrière bien remplie dans le bâtiment et les travaux publics, avec de nombreux séjours à l’étranger, il a toujours pratiqué pendant ses loisirs le dessin (portraits, dessins humoristiques), la peinture (huile, gouache, pastel), et réalisé un certain nombre d’affiches en tant qu’animateur de ciné-club. Parallèlement il a suivi les cours du soir en histoire de l’art à l’école du Louvre. Au moment de sa retraite, lors d’une visite à la galerie Atalante à Évian-les-Bains, qui exposait des collages de Marie Sperling*, il rencontre cette artiste qui lui conseille vivement d’utiliser cette technique pour enrichir son expression artistique. À partir de 1987 et jusqu’à 2015 il réalisera plus d’un millier de collages (natures mortes, portraits allégoriques, paysages, évocations musicales, abstractions géométriques, etc.) et participera à un certain nombre de salons et d’expositions collectives ou personnelles.

Artistiquement, tous ses projets sont d’abord dessinés sur calque puis parfois modifiés à l’exécution.

Bien que toujours à la recherche incessante de nouvelles méthodes, il utilise fréquemment pour la réalisation de ses fonds le procédé du tressage. Dans l’ensemble ses oeuvres vibrent sous le signe des couleurs vives et flamboyantes, comme il tient à le préciser : « Je rêve toujours en couleurs et les compositions me viennent juste avant le réveil ».

Parmi les multiples artistes qui ont pratiqué l’art du collage ses préférés sont Jeanne Coppel, Marie Gonthier, Ida Karskaya, Liubov Popova et Anna Shannon, ainsi que Jean Arp, Armand Avril, Gaston Chaissac, Philippe Dereux, Jacques Doucet, Maurice Estève, Asger Jorn, Jean Pierre Le Boul’ch et Max Papart.

Au-delà de ces quelques renseignements froidement administratifs, au-delà de l’œuvre, si riche et singulière, le plus intéressant est l’Homme, ce grand gaillard qui m’a toujours fasciné tout autant par son énergie débordante, sa curiosité créative, son impatience jubilatoire, son humanisme, que sa soif insatiable de culture et d’art.

* Célèbre peintre d’origine polonaise (1898-1995) à qui Jacques Chancel consacra une très fameuse Radioscopie diffusée en avril 1979 sur France-Inter.

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