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Rétrocollage Andersen, le compte est bon ’auteur de La Petite Sirène et de La Princesse L au petit pois aimait à réaliser des collages pour illustrer ses contes, remplir ses carnets de voyage ou faire des cadeaux à ses proches. Dernièrement, l’un des papiers découpés d’Hans Chris- tian Andersen, collé sur l’une des premières éditions de ses contes, a été adjugé pour 70 000 € par la maison Bruun Rasmussen. Disputé par des collectionneurs japonais et américains, il a été emporté par le Musée Andersen à Odense, la ville na- tale de l’écrivain. En 1864, celui-ci l’avait offert à une vente de charité au profit des victimes du conflit entre l’Allemagne et le Da- nemark, écrivant en son centre «Ce découpage n’est pas donné. Il faut un demi rixdale pour l’acheter. Mais c’est tout un conte découpé, et c’est ton bon cœur qui paie». Si Hans Christian Andersen est mondialement connu pour les 164 contes qu’il composa, il est aussi connu pour ses découpages en papier, qu’il ne faudrait pas dissocier de l’œuvre écrite. Cet art particulier, véritable divertissement poétique, était familier du danois qui, avec une paire de ciseaux qui ne le quittait pratiquement pas, a ciselé silhouettes fantastiques, jouets, mobiles, poupées, mais aussi autoportraits. Souvent, ces découpages représentaient de véritables théâ- tres en miniature qui étaient le moyen pour lui d’être, l’es- pace d’un moment passé avec les enfants de ses amis, l’acteur qu’il avait toujours rêvé d’être. Un millier de découpages et collages sont encore gardés aujourd’hui dont plusieurs témoignent d’une créativité avant-gardiste qui se révèlera proche des œuvres des dadaïstes et des surréalistes des années 1920. Il puisait son imaginaire d’inspiration mythique et primitive dans son enfance. Rappelons que c’est son père qui lui avait appris la technique du découpage et que son grand-père était aussi sculpteur." 8
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