Les liaisons mijotées entre l’art du collage et la gastronomie
L’appel de la colle et de la casserole … Existerait-il un lien, même infime, entre la pratique de l’art du collage et celle de la cuisine, voire un état d’esprit commun entre le collagiste et le faiseur de cuisine ?Cette interrogation, libre et hors de tous préjugés et d’académisme, a commencé à me lécher les babines lorsque je travaillais à l’écriture d’une enquête sur les ateliers des collagistes, enquête qui m’a aiguisé le regard sur les détails de l’athanor des collagistes, croyant y apercevoir parfois des points de colle commun entre les découpeurs de matières et les mijotonneurs de saveurs.Etablir une liaison entre pratique de l’art du collage et celle de la cuisine me parut jouable : j’en appelais à moi les indices amarrés dans ma connaissance de l’histoire de cet art, comme des pièces de puzzle dont on changerait l’agencement afin d’en obtenir une autre vision – de Dufresny, l’inventeur de l’art du collage, et de recette culinaire – au collage de marbrelade, de Dereux et ses épluchures de légumes au restaurateur éditeur de roman collage.D’autre part cela fait plus de vingt ans que je commence mes stages sur les techniques de l’art du collage par cette déclamation – et ce tout autant pour détendre mes stagiaires que par conviction inconsciente : Les techniques de l’art du collage sont plus proches de l’esprit de cuisine que de celui de l’académisme.Alors, chiche ! Essayons d’établir une liste de correspondances entre cuisine et collage – accumulons des indices, et laissons le soin à un procureur de l’art de rendre la sentence concernant cette affiliation supposée – et d’en fixer éventuellement, pour l’une comme pour l’autre partie, le montant de la pension… alimentaire.
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