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Forum - Divers - Hommage à Lucile Perault
le 28/02/2017 09:16
par pierrejean
Administrateur
Au revoir Lucile.
Elle fut le point d'orgue de l'association Artcolle de 1994 à 1999 - époque héroïque où il fallait tout construire et monter une collection d'œuvres pour le musée Artcolle et assembler et rechercher de la documentation pour son centre de documentation, alors qu'à l'époque il n'y avait ni musée, ni centre de documentation : c'est dire à quel point il fallait travailler quotidiennement triplement, et être triplement persuasif.
Je brossais les grandes lignes du travail à répartir, Lucile assurait la coordination du travail et condensait les résultats, en dehors du fait que nous-même travaillions quotidiennement séparément ou ensemble pour les mêmes objectifs, et ce, il faut l'avouer, comme larrons en foire - car nous partagions tous deux le goût du travail bien fait mais aussi celui de l'humour, de la fête et de la rigolade, que l'on nomme en d'autres circonstances celui de l'amitié. Tout cela était fait chaque jour après l'horaire consacré à nos employeurs respectifs, qui eux n'avaient aucun rapport avec l'art du collage et encore moins avec l'association Artcolle.
Chaque semaine, durant six ans, nous nous réunissions tous deux ou avec d'autres membres de l'association - voire même avec l'ensemble des membres de l'association Artcolle, dans notre fief associatif, un bar du marais (La Picolthèque, 3 rue Ferdinand-Duval, 75004 Paris, métro Saint-Paul : c'est comme si cela était hier...) - et comme le rendez-vous était toujours fixé pour 19 heures, et que ni elle ni moi ne rechignions à boire un deux trois petits verres, ces réunions prirent vite son nom de famille comme appellation : 19 heures, était devenue l'heure de la Perault !
Lucile Perault, collagiste passionnée - c'est-à-dire aimant l'art du collage bien au-delà de sa propre production et se consacrant avant tout à la connaissance et la reconnaissance de cet art bien avant que celle de sa propre production - ç'est à cela où l'on reconnaît les seuls vrais passionnés - était marquée par les stigmates de l'amour : la joie de vivre, le goût du partage, et un sourire lumineux, quelles que soient les pénombres des cieux .
Notre luciole s'est éteinte, dans son sommeil, à l'âge de 62 ans, il y a quelques jours, à Béganne (Morbihan) *.
Notre complicité était au sein de l'association Artcolle comme légendaire - amie, comme cul et chemise, et frère et sœur bien au-delà des apparences associatives - c'est entre autres en sa présence que j'ai signé chez le notaire l'acquisition de ma maison de Plémet, il y a quelques années - puisque nous n'avons jamais cessé d'être l'un de l'autre, même dans la perspective d'être et de devenir l'un sans l'autre. Notre confiance absolue - tous les premiers contacts envers les grands maîtres de cet art - tels Kolar, Villeglé, Mandeville, Coaquette, Fitzia, Dorny, etc. ont toujours été effectués en sa présence - et notre passion commune pour créer un musée consacré à l'art du collage, envers et contre tous et tout, ont fait que le rêve devienne, du fait du travail et la passion pour cet art répété quotidiennement durant tant d' années, une réalité.
Lucile s'en est allé partager son fou rire communicatif dans un autre monde : elle qui savait si bien cacher ses soucis personnels tout en étant à l'écoute de ceux des autres - amis ou étrangers - mérite bien plus que ces quelques mots hasardeux, et ces piètres lignes.
Avec elle j'ai vécu la dispersion - quel joli terme ! - mais, en fait, la disparition - de l'œuvre de Lyly Désigne, et celle de Maguy Paillet, et de tant d'autres artistes qui avaient en commun le fait qu'ils étaient non considérés en tant que tel par leurs familles ou par leurs ayant droit.
Les œuvres de ces artistes ont fini tôt ou tard dans des poubelles anonymes.
Que Dieu fasse que cela ne soit pas le cas pour l'œuvre de Lucille, même s'il elle était éventuellement considérée par certains, du fait de sa vie d'artiste, comme une dégénérée.
Que Dieu aide le musée Artcolle à acquérir une de ses œuvres, et la conserve au sens biblique, pour les siècles et les siècles, à l'exact endroit où est sa place : celle de l'éternité de l'artiste collagiste, c'est-à-dire au musée Artcolle, le seul musée consacré à l'art du collage, et à ses acteurs.
* juillet 2016
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